La vie était douce lorsque, le corps souple, il était aisé pour moi de me rouler en boule, prêt d'un feu allumé. Lorsque je me faisais les griffes sur l'écorce des grands arbres translucides dans la vallée où vole la grande Dalaran.
Qu'il était simple lorsque j'étais respectée par la taille de mes crocs, lorsqu'on caressait avec audace mon pelage. Et quel pelage ! Je l'entretenais, à coup de langue et d'onguents, j'en prenais soin, oh oui...
Certes, il y avait quelques passages difficile, les boules de poil dans la gorge, les simples d'esprit qui jouaient avec ma queue, qui me prenaient pour une peluche jusqu'à ce que je leur plante mes griffes dans la cuisse. Je me souviens, dans mon jeune temps, lorsqu'un lion m'a poursuivit sur quelques kilomètres, me prenant pour une femelle en chaleur...
Mais en général, la vie féline était bien douce.
Coriolis regarda ses branches, scruta ses feuilles qui bourgeonnaient, encore faibles face aux magnifiques confrères arboricoles. Elle fit fouetter une de ses racines près de la croupe d'un chien qui la reniflait depuis déjà 5 minutes. Il s'enfuit dans un "Kaï !" sonore, la queue entre les jambes.
Le regard perdu dans le vide, elle avançait vers son destin. Un sacré chemin qui sera surement glorieux, mais surtout une longue route avant d'y arriver.
Quelques oiseaux ne s'enfuirent pas de ses branchages lorsqu'elle se mit en mouvement. Les fientes chaudes commençaient à refroidir, sèchant sur son écorce fine. Elle soupira.
Ses feuilles bruissaient lorsqu'elle s'en fut, un doux murmure de nature, ponctué des bruits discrets mais incéssants des chenilles qui commençaient leur repas. Une petite araignée grimpait sur le long de son visage, bien encline à créer un filet à insecte.
La route sera longue, oui, très longue. Elle soupira de nouveau.